230 photos réalisées entre 1935 et 1958, dont quelques tirages couleurs et des planches-contacts, issues de la collection personnelle de Lisa Fonssagrives-Penn, sont présentée à la Maison Européenne de la Photographie et donnent à voir la personnalité hors norme de cette mannequin photographiée par les plus grands - avant même de rencontrer Irving Penn, qui deviendra son mari.
Lisa Fonssagrives hanging off the Eiffle Tower in 1939
J’ai une attirance pour les pionnières et Lisa en est une !
Cette femme, premier « top model » de l’histoire de la mode, a été aussi la première mannequin à faire la couverture du magazine TIME en 1949. Cette année-là, elle est le mannequin le mieux payé des Etats-Unis avec un salaire de500 dollars par semaine (le double du salaire des mannequins de l’époque) ! Dérisoire me direz-vous, quand on sait que Claudia Schiffer, à son heure de gloire en 1993, avait un revenu annuel de 10 millions de dollars !
The Twelve Most Photographed Models, New York,1947 © Condé Nast
Cette femme, d’abord danseuse, était un style, une présence, une allure. Elle considérait les poses pendant les séances photos comme « des mouvements de danse arrêtés ».
Lisa Fonssagrives, Élan, plage de Noirmoutier, France, 1935. Tirage gélatino-argentique. CollectionMEP, Paris. Don de l’Archive Tom Penn © Estate of Fernand Fonssagrives
Parmi tous ces clichés, je trouve, il y a quelque chose à la fois d’une Katherine Hepburn, d’une Brigitte Bardot, d’uneFrançoise Sagan, d’une héroïne hitchcockienne ou d’une Michèle Morgan, tantôt sophistiquée, tantôt grande sportive. Tantôt glaciale, tantôt riante. Tantôt femme fatale, tantôt Arlequin !
Harlequin Dress (Lisa Fonssagrives-Penn), NY, 1950 © IrvingPenn
Pas étonnant d’avoir pu imaginer, à la visite de cette exposition aujourd’hui, toutes ces femmes et tous ces personnages puisqu’elle-même se prêtait à un jeu intérieur digne des grand sartistes. Elle « essayait des attitudes » pour voir comment une robe tombait le mieux ou quelle lumière « la mettait le mieux en valeur ».Elle essayait de résoudre le problème qui allait se poser au photographe !Elle se maquillait elle-même avec la maîtrise du geste d’un professionnel.Quel mannequin en 2024 se comporte ainsi en metteur en scène ?
Irving Penn disait d’elle « C’était la lumière de Paris telle que je l’avais imaginée, douce mais déterminante ».
C'est la robe qui importe, jamais, jamais la fille. Je ne suis qu'un bon cintre.
Lisa Fonssagrives était danseuse, mannequin, photographe puis connue plus tard comme sculptrice et créatrice.Cette femme avait vraiment plusieurs visages et multiples talents. Elle était définitivement bien plus qu’un « bon cintre » !
A l'issue de cette exposition, j'ai une pensée pour toutes les femmes qui ont prêté leur visage… et leur corps, à l’incarnation de la femme et de l’élégance MARTHE PARIS : mes cousines adorables et adorées, Agnès et Sabrina ainsi qu’Evelyne et Laurine avec leur sourire et leur grâce naturelle.
Lisa Fonssagrives, photo by Irving Penn, Vogue, April1, 1952
LisaFonssagrives-Penn – Icône de mode, jusqu'au26 mai prochain, à la Maison européenne de la photographie.